Hansel_et_gretel.GIFSi l’histoire de Hänsel et Gretel est horrible au début, sordide au milieu et féerique à la fin, Lorenzo Mattotti a su jouer de sa palette de noirs qu’il entretient -à la fois sereine et effrayante- pour bousculer tous les sentiments terribles qui nous animent à la lecture de ce magnifique album.

En effet, les personnages d’ombre foisonnent loin des rares foyers de lumières claires.
Un véritable jeu d’ombres inquiétant s’anime derrières chaque arbre, chaque pierre de cette forêt. Les noirs et blancs de ces doubles pages sont tour à tour menaçant et lumineux, doux et horrible. Enfin, Lorenzo Mattotti use du contre-emploi dans ses deux couleurs. Du début à la fin, le blanc est source de disparition et de mort pour les enfants sauf à la dernière page ou le blanc sépare les cieux et la terre qui auraient dû engloutir les deux enfants.
Si c’est le département jeunesse de Gallimard qui publie cet album, on peut se demander si ce ne sont pas plutôt les parents qui vont l’acheter pour l’offrir à d’autres adultes en effet chaque double page ressemble à un tableau.

Hänsel et Gretel
Lorenzo Mattotti (illustrations)
Gallimard Jeunesse
52 p. 17€, octobre 2009
Article publié le 4 décembre 2009.