La_Barbare.jpgRENTRÉE 2015 PREMIER ROMAN Cette année, les premiers romans sont formidables, ambitieux, déjantés, cruels et intelligents. La Petite barbare fait partie du haut du panier, avec Mary de Emily Barnett, La Maladroite de Alexandre Seurat ou encore Brutes de Anthony Breznican.

Astrid Manfredi est une incendiaire. Elle a mis le feu à la rentrée littéraire (ça rime comme beaucoup de ses phrases). il y a une poésie sauvage chez elle et une haine, une violence à peine retenue, elle nous balance un shoot d'adrénaline à chaque page.

Dès les premières lignes, on monte dans un train d'enfer, la Barbare aux manettes. Trop tard, elle a mis le turbo, on est parti pour un roman à 200 à l'heure en ligne droite (comme la coke) et on sait que ça va mal finir, que la Barbare ne ralentira pas, elle fonce dans le mur la tête haute. Le train de la barbare n'a pas de frein, il y a du Mad Max chez elle, la haine est son carburant son corps son matériel préféré.

Criminelle, prostituée, la beauté et son insolence à toute épreuve son ses seuls atouts contre un monde qui ignore "les jeunes de banlieue" comme disent les médias de la capitale. La société doit payer, quelqu'un doit payer, il s'appelle David : au mauvais endroit au mauvais moment. Enlevé, torturé, assassiné, elle a tout vu. Elle nous raconte tout depuis sa cellule en cent soixante pages chrono. Vie, prison, mort. No regrets.

La petite barbare
Astrid Manfredi
Belfond
160p., 15€
Août 2015

Article publié le 5 septembre 2015