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La Lettre du libraire fête sa dixième rentrée littéraire et se fait toujours plaisir à contempler les gesticulations médiatiques de certains (pauvre Yann Moix...), les déclarations sibyllines de Bernard Pivot et d'imaginer ce que pourrait être l'automne si Grasset ou Actes Sud emporte (ou pas) le Goncourt. Le grand cirque - cher à Clostermann - est de nouveau en tournée, première descente en piquet.

En attendant James Ellroy, chez Rivages bien sûr, avec la suite de Perfidia (La tempête qui vient, 6 novembre, 850 pages, YESSSSSSSSSSSS) que pourrait-il se passer ?

Grasset va-t-elle enfin remporter le Goncourt pour la première fois depuis 2005 ? La maison de la rue des Saints-Pères a un beau programme avec Sorj Chalandon (Une joie féroce, en août) déjà lauréat du Medicis, du Grand prix de l'Académie française et du Goncourt des lycéens, il ne lui manque le LE Goncourt) mais aussi Léonora Miano (Rouge impératrice, août 2019)avec un grand roman sur l'immigration d'européens en Afrique avec son cortège de racisme et d'exclusion. Cela permettra à Grasset de remporter un premier Goncourt dans les années 2010-2019 contre deux entre 2000 et 2009, trois entre 1990 et 1999, et quatre entre 1980 et 1989.

À moins que Actes Sud ne fasse son premier triplé de l'histoire du Goncourt depuis Gallimard en 1956, 1957 et 1958 avec Romain Gary Les racines du Ciel, Roger Vailland La Loi et Francis Walder pour Saint-Germain ou la négociation. Ou bien encore que Louis-Philippe Dalembert, avec Mur Méditerranée, émeuve encore autant qu'avec Avant que les ombres s'effacent (Sabine Wespieser, 2017).

On se félicitera de voir Bouquins publier le premier tome (1926-1940) de l'intégralité du journal de Julien Green - qu'il a tenu de 1919 à sa mort en 1998 - avec 60% de textes supplémentaires portant notamment sur la vie sexuelle de l'auteur (le sexe fait vendre, c'est pas nouveau !). Un véritable ouvrage éditorial porté par Guillaume Fau, Tristan Gervais de Lafond et Alexandre de Vitry. Parution le 19 septembre.

De son côté, la Pléiade honorera l'historien et médiéviste Georges Duby (1919-1996) avec un tome à paraître le 26 septembre. On y retrouvera notamment la plume alerte de l'académicien dans Le Temps des cathédrales, L'art et la société (980-1420), Les Trois Ordres ou L'imaginaire du féodalisme ou encore L'histoire des mentalités. Un historien médiéviste qui faisait les beaux soirs d'Apostrophe dans les années 70.

Enfin, la parole et les mots de Bernard Pivot ont toujours du poids. dans un billet consacré à Amélie Nothomb dans le JDD - qui publie Soif (Albin Michel), fait un éloge de l'auteur belge dans les grandes largeurs. est-ce le professionnel des lettres qui parle ou le président du prix Goncourt.... Sans doute un peu des deux. Si Amélie Nothomb a reçu le Grand prix du roman de l'Académie française en 1999 pour Stupeurs et tremblements (Albin Michel), elle a peu gouté aux autres grands prix littéraires. À suivre lors de la première sélection du Goncourt le 3 septembre prochain.

Enfin, nous découvrirons deux prix Nobel de Littérature début octobre, celui de 2018 et de 2019. En effet, en 2018, la couronne mondiale de la littérature n'avait pas été attribuée à cause du scandale sexuel qui a secoué l'Académie suédoise.

Bonne rentrée à tous !

Thomas Coutenceau
26 août 2019
La rentrée littéraire 2019
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Les palmarès littéraires